Un groupe de parole sur la sexualité : est-ce utile pour ma fille ? |
|
|
09-06-2009 |
«?Le foyer qui accueille ma fille handicapée mentale?organise un groupe de parole sur la sexualité. Je ne vois pas ce que ça peut lui apporter?», nous dit une maman inquiète. Sheila Warembourg,?consultante, diplômée de sexologie et?santé publique ?lui répond.
«?Ces groupes abordent la vie intime plus que la sexualité?»
«?Comme vous, de nombreux parents manifestent leur inquiétude face à la mise en place d?un groupe de parole. Ils imaginent que ces séances incitent les jeunes à avoir des relations sexuelles. Mais ces groupes abordent la vie intime plus que la sexualité. Ils explorent toute la gamme des sentiments?: l?amitié, la jalousie, la différence entre l?amour pour un «?chéri?» et celui pour ses parents ou ses frères et s?urs?
Ils sont l?occasion de revoir les «?fondamentaux?» de l?éducation sexuelle?: nommer les diverses parties du corps, comprendre pourquoi les filles et les femmes ont leurs règles, etc. Il est rare qu?on y parle de rapports sexuels. Les séances partent toujours des sujets de préoccupation des participants et ne vont pas au-delà. L?animateur fera de toute façon en sorte que les thèmes abordés ne mettent mal à l?aise aucun des participants.?»
«?Cela contribuera à la rendre moins vulnérable?»
«?Ce que votre fille?y gagnera ? Une meilleure connaissance d?elle-même et des outils pour communiquer sur ses émotions. Cela contribuera aussi à la rendre moins vulnérable et lui permettra de savoir, en cas d?agression, comment réagir et à qui s?adresser. Pour vous rassurer, j?ajouterai que ce type d?activité est toujours bien encadré. Dans les établissements qui accueillent des adolescents, les groupes de parole s?inscrivent généralement dans le cadre de l?éducation à sexualité. Dans les foyers pour adultes, la participation aux séances n?est jamais imposée. Si votre fille a été invitée, c?est que l?équipe éducative a jugé qu?elle pouvait en retirer quelque chose et que c?était une opportunité pour elle d?affirmer ses désirs d?adulte. Je trouverais cela dommage de le lui refuser.?»
Retrouvez tous les deux mois?les réponses de Sheila Warembourg dans la rubrique?"Question d'intimité" du?magazine Déclic
|