Danser, peindre, écrire des poésies, explorer sa voix?
Sans prétendre au miracle, l?art-thérapie produit des effets bénéfiques sur beaucoup d?enfants handicapés. L?estime de soi est rehaussée, de nouveaux modes de communication se mettent en place, les angoisses s?apaisent. Quelle pratique choisir ? Qu?en attendre ? 7 spécialistes répondent.
La moindre contrariété l?atteint?? Parfois de façon démesurée?? L?art plastique lui permettra d?exprimer ses préoccupations et de diminuer son anxiété, sans passer par le langage formel.
Libre cours aux sentiments
Le processus de création permet à l?enfant de laisser libre cours aux sentiments qui l?encombrent, même s?ils sont confus ou indistincts. « Le travail avec la terre est très intéressant, indique Céline Jeandenant, art-thérapeute à Paris. La colère, par exemple, trouve à s?exprimer, car la terre se déchire, se griffe, se jette. » Idem avec la peinture, le collage ou le modelage, qui donnent l?occasion à l?enfant de symboliser son ressenti ou les épisodes douloureux de sa vie. « Je pense à ce jeune homme déficient mental qui a mis en scène, via des maquettes, le décès à l?hôpital de l?un des membres de sa famille, ajoute Irina Katz-Mazilu, plasticienne et art-thérapeute. L?objectif était d?apaiser une douleur qu?il verbalisait sans cesse, ce qui devenait pesant pour son entourage. »
Améliorer ses capacités motrices
Avec les enfants déficients mentaux, Irina Katz-Mazilu anime aussi un atelier de marionnettes. Dans la phase de fabrication, l?idée est de stimuler le système sensoriel de chaque enfant à toutes les étapes : toucher, découper, gratter, coller, etc. « Ensuite, nous passons à la ?carte d?identité? de chaque personnage (son nom, sa personnalité, ses goûts) et enfin à leur mise en jeu pour susciter la parole et le relationnel, indique Irina Katz-Mazilu. On aborde ici la phase de socialisation, qui constitue le deuxième objectif de notre atelier. »
L?aider à être fier
Pourtant, la production plastique ou graphique n?est pas aisée pour tous les enfants. « Nous avons dans l?atelier un petit garçon de 10 ans, porteur de troubles autistiques, qui a mis beaucoup de temps à accepter de réaliser ses propres marionnettes, raconte Irina Katz-Mazilu. Il adorait jouer avec celles des autres, mais refusait la fabrication. On s?est placé à ses côtés et on a fabriqué en même temps pour qu?il entre dans un processus d?imitation-résonance. Il a mis six mois à faire une dame et un dinosaure. ? la fin, il était très fier de ses deux marionnettes, il a apaisé sa peur de l?échec. La satisfaction du travail réalisé est une grande source de mieux-être. »
Retrouvez la suite de notre dossier spécial « Art-thérapie : quelles pratiques pour quels résultats ??» dans Déclic n°147 (mai-juin 2012), avec aussi
- «?Améliorer sa communication avec la musicothérapie?», «?La danse pour une meilleure maîtrise de son corps et de ses émotions?», «?Soulager ses angoisses grâce à l?art plastique?», «?L?expression théâtrale pour apaiser sa relation aux autres?», «?L?aider à symboliser avec des mots?».
- Les questions-réponses express?: «?Qu?est-ce qui différencie l?art-thérapie d?une activité artistique lambda ??», «?Je souhaite que mon enfant bénéficie d?une prise en charge en art-thérapie, mais je ne sais pas vers quelle discipline me diriger?», «?Où peut-il pratiquer l?art-thérapie ??»
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