Christel Prado a rejoint l?Unapei |
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11-01-2011 |
Christel Prado est la nouvelle présidente de l?Unapei. Elle répond aux questions posées par Déclic sur son parcours et sur les priorités à venir.
Votre parcours ?J?ai rejoint? l?Unapei en 2003 où je me suis très vite occupée d?éducation, et notamment de la Commission de scolarisation. Qu?il s?agisse du milieu ordinaire ou du milieu spécialisé, je voulais que les familles aient le droit de choisir le meilleur pour leurs enfants. Je n?avais pas de compte à régler avec l?éducation nationale, parce que pour ma fille, polyhandicapée et souffrant de TED , la scolarisation en milieu ordinaire n?avait pas eu de sens. J?étais peut-être la mieux placée pour agir. Je crois beaucoup au collectif. C?est de cette façon que l?on peut se faire entendre des pouvoirs publics et c?est ce qui m?amène aujourd?hui à la présidence de l?association.
?tre maman d?un enfant handicapé, qu?est ce que cela change ?Quand ma fille était petite, j?ai vécu l?isolement, l?exclusion sociale. Ma vie ne tenait qu?à un fil. Personne ne m?aidait à construire un avenir pour mon enfant différent. Et c?est parce que je ne voulais plus qu?une mère ou un père ressente cela que je me suis engagée. Ma fille a aujourd?hui 19 ans, elle est en établissement pour adulte et tout se passe bien. Je n?ai plus peur pour l?avenir parce que je sais que d?autres parents, investis comme je le suis, prendront le relais quand je ne serai plus là. ? chaque fois que je rencontre un parent, on se comprend sans avoir besoin de se parler pendant une heure. Même si les handicaps de nos enfants et les parcours sont différents, nous avons vécu les mêmes choses.
Vos priorités à venir??Plus de 15?000 personnes handicapées mentales vieillissantes restent sans solution adaptée et ceci n?est pas acceptable. Le handicap ne prend pas sa retraite et une personne âgée handicapée n?a rien à faire dans une maison de repos ou un hôpital pour y finir sa vie. L??tat veut s?attaquer au problème de la dépendance, il ne doit pas oublier cette population aux besoins particuliers. En matière de scolarisation, nous agissons pour que l??ducation nationale ne considère plus uniquement l?école comme un lieu d?apprentissage, mais aussi comme un lieu de socialisation où des enfants aux parcours très différents peuvent évoluer ensemble. Aujourd?hui, il est temps de raccrocher les wagons entre le milieu ordinaire et le milieu spécialisé. Nous travaillons aussi à l?amélioration des conditions d?accès aux soins. De nombreux médecins, en cabinet ou dans les hôpitaux, se disent démunis face à un enfant handicapé mental. D?où nos actions de sensibilisation et d?information dans les écoles d?infirmières, les facs de médecine, etc.
Propos recueillis par Isabelle Malo
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