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Handicap mental : éviter le forcing scolaire Version imprimable Suggérer par mail
05-02-2008
Stimulés dès leur plus jeune âge, les enfants trisomiques d?’aujourd?’hui sont plus éveillés que leurs aînés. Il serait pourtant dommage d?’engager toute leur énergie vers les seuls apprentissages scolaires.

?€ l?’aise dans leur corps et s?’exprimant souvent très bien, de nombreux trisomiques ont fait leur miel de l?’éducation précoce. Et si leur intelligence, correctement stimulée, pouvait gommer la déficience intellectuelle, comme la psychomotricité combat la maladresse?? Cette petite marge d?’illusion console bien des parents, encouragés par les médias qui mettent en avant, systématiquement, de jeunes adultes indépendants, artistes ou en couple. ?€ cela s?’ajoute l?’arrivée des UPI?: des classes d?’intégration, au collège, pour les jeunes déficients mentaux. Comment alors ne pas croire, de bonne foi, que son enfant trisomique apprendra à lire, écrire et compter aussi bien que ses frères et s?œurs??

Pourtant, le bilan des apprentissages purement scolaires reste modeste. Bernadette Céleste, psychologue à la faculté de Nanterre et vice-présidente de la Fait?21, rapporte dans son livre1 le parcours modèle d?’une jeune trisomique. Entrée en CLIS à sept ans pour apprendre les lettres, elle intègre à huit ans un CP ordinaire, à temps partiel, pour la lecture. Entre dix et onze ans, elle poursuit le CP à temps plein, sauf pour les mathématiques. Mais à douze ans, elle échoue à suivre un CE1 ordinaire.

Des professionnels ou des charlatans??

Au fil des années, la majorité des parents parviennent à déplacer leurs ambitions pour des disciplines scolaires vers des activités plus ludiques. Après tout, les prouesses en natation valent bien les ?“zéro faute?” en dictée?! D?’autres continuent pourtant à demander à leur enfant ce qu?’il ne peut pas donner. «?En particulier lorsqu?’ils sont mal conseillés par des professionnels, ou plutôt par des charlatans, qui affirment qu?’un enfant trisomique peut rattraper son retard en travaillant dur, comme s?’il s?’agissait d?’une vulgaire course à pied?», s?’indigne Véronique Moreau, institutrice en CLIS.

C?’est ainsi que s?’installent des situations intenables quand le rythme d?’apprentissage et les possibilités de compréhension de l?’enfant ne sont pas respectés. «?Je pense à une petite fille à qui sa mère avait appris les additions, les soustractions, les multiplications et les dictées de nombres?», raconte Bernadette Céleste. «??€ côté de cela, elle ne savait pas combien font quatre bonbons moins deux. J?’ai vu aussi un petit garçon de sept ans qui dessinait sans se soucier d?’enlever le capuchon de son feutre. Apprendre ainsi des mécanismes sans les comprendre brime toute curiosité et provoque nombre de troubles du comportement ou de dépressions à l?’adolescence.?»

Mais comment savoir que l?’on est allé trop loin et que la stimulation devient du forcing?? La réaction la plus fréquente apparaît vers cinq ou six ans sous la forme d?’une opposition radicale de l?’enfant. «?Ces manifestations sont suffisamment pénibles pour obliger les professionnels et les parents à ajuster leurs exigences?», explique Bernadette Céleste.

A l?’inverse, certains jeunes trisomiques cèdent sous la pression et jouent le jeu, remplissant avec application des cahiers de lettres pour faire plaisir à la maîtresse. Eux aussi sonnent l?’alarme à leur façon?: en redevenant incontinents, par exemple, ou en jouant au bébé pour qu?’on les laisse tranquilles. Devant des signes de ce genre, il est urgent de réfléchir aux intérêts spontanés de l?’enfant. Lui laisser le temps d?’être curieux et demandeur lui redonnera l?’énergie de progresser.

La télé déclenche la lecture.

«?Savoir être patient.?» Véronique Moreau confirme qu?’il s?’agit de la qualité primordiale d?’un enseignant. Certains de ses élèves se détournent de l?’écrit jusqu?’à dix ou douze ans. Ils baillent dès qu?’on leur met des lettres en plastique dans les mains. Puis un beau jour, ils annoncent qu?’ils veulent marquer leur nom. «?Quand ils ont vraiment envie d?’apprendre, on ne s?’y trompe pas, ça déménage?!?», précise-t-elle. Parfois, vers treize ou quatorze ans, c?’est la passion pour les séries télévisées qui déclenche tout, car il faut savoir lire le programme pour ne rien rater?!
«?Je refuse de consacrer tout le temps de l?’école aux apprentissages purement scolaires, mais le message ne passe pas toujours, regrette Véronique Moreau. Quand des parents me demandent s?’il est judicieux que leur fille arrête le poney le mercredi pour faire de la lecture, je leur réponds que ce serait dommage pour elle. Mais ils sont peu nombreux à suivre mon conseil.?»

Si l?’écrit mérite d?’être enseigné à tous ceux qui peuvent l'apprendre, il serait dommage, en effet, d?’en faire un fétiche. L?’intégration sociale est facilitée par une lecture fonctionnelle, certes, mais tout n?’est pas perdu pour ceux qui n?’y parviennent pas. «?Je rencontre des adultes de trente ou quarante ans qui travaillent en CAT et à qui l?’on impose des activités de maintien des acquis en lecture?», note Denis Vaginey, psychanalyste. «?Une aberration qui consiste à imposer des exercices de grande section de maternelle à des adultes alors qu?’il est évident qu?’ils ont trouvé des ressources pour se passer de lire.?»
Même opinion chez Bernadette Céleste, qui exhorte les parents à renverser leur échelle de valeurs?: «?La fonction sociale de l?’école est celle dont les jeunes trisomiques profitent le mieux?: communiquer, vivre en groupe, découvrir la ville et ses transports, s?’initier au sport ou à l?’art. Je crois que de nombreux parents choisissent une intégration en CLIS parce qu?’ils imaginent, à tort, qu?’elle garantit un meilleur niveau scolaire. Or, c?’est la personnalité de l?’enfant qui doit guider le choix d?’un type de scolarité. Les enfants mûrs pour affronter un environnement peu protecteur se trouvent bien en CLIS, mais les timides s?’épanouissent mieux en IME. D?’ailleurs, l?’argument du niveau ne tient pas, car il est sensiblement identique dans l?’une ou l?’autre structure. C?’est l?’enfant qui donne le rythme?», conclut-elle.

Lire aussi : En UPI au collège : il veut décrocher un diplôme, je vais l'aider

Auteur : Sylvie Boutaudou?

Retrouvez le guide Mon enfant est trisomique et le guide Mon enfant a un retard mental sur la boutique du Magazine Déclic.?

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Claire - Un forcing qui détruit l'enfa ? | | 25-04-2012 15:27:42
Pour avoir un enfant en difficulté scolaire je pense vraiment que le forcing ne sert à rien, à part peut être à dégoûter l'enfant de l'apprentissage! Dans la plupart des cas, ce forcing est une volonté des parents qui veulent que leur enfant soit capable de suivre le rythme des enfants "normaux". Ce que ces personnes ne comprennent pas, c'est que si l'enfant ne voit d'intérêt dans ce qu'on est en train de lui faire apprendre, il ne se donnera pas à fond et abandonnera. Comme dit dans l'article, il faut qu'il y ait une volonté d'apprendre de la part de l'enfant, sans ça, rien n'est possible.

Pour ma part, je préfère largement que mon fils sache se socialiser et s'épanouisse sur le plan personnel davantage que sur le plan scolaire.

Les résultats de scolarité sont souvent une part de stress plus importante pour les parents que pour l'enfant.

Les mentalités restent encore à évoluer.
association Marocaine de la fe - demende des programmes ? | | 11-09-2009 14:27:02
nous avons l honneur de vous informer que nous sommes une association de bienfaisance et centre de formation et qualification des enfants handicapee mental , nous vous prion de bien vouloir nous aider par des programmes de formaton des enfants handicapee mental .
nous vous remerçions de votre cooperation.
Elisa - forcing non - stimulation OUI ? | | 07-06-2008 08:44:08
L'EN a le DEVOIR d'apprendre à lire (sans se limiter à une lecture fonctionnelle) écrire, raisonner, compter.. au jeune trisomique en lui laissant le TEMPS (on peut améliorer un CM1 à 15 ans)et en ADAPTANT sont enseignement;c'est déterminant pour sa future autonomie. Le forcing est rare à mon avis, le manque de stimulation est par contre très répandu..Lorsqu'on est porteur d'un handicap, on a besoin de PLUS et MIEUX, c'est logique.Les IME ne sont pas réputés pour leur bon niveau scolaire, on s'y distrait beaucoup, on en ressort rarement.. la scolarisation hors milieu ordinaire doit être l'exception depuis février 2005 ?
Les adultes trisom. les plus autonomes ont été à l'école ordinaire, les plus "performants" sont ceux qui, au sein de familles "investies" ont bénéficié de "méthodes" (feuerstein, doman, Brain éc.montessori...)ADAPTEES qui leur ont permis de développer leur potentiel sans trouble de comportement ou dépression.
P.Boudairon ? | | 05-06-2008 17:05:52
JE SUIS PAPA D'UN ENFANT TRISOMIQUE ET PROF EN UPI. Je veux bien entendre qu'il faut de la mesure dans la stimulation mais concernant le travail scolaire n'oublions pas un élément fondamental : l'école n'a pas été pensée pour recevoir des enfants handicapés mentaux. Je me demande même dans quelle mesure elle l'a été pour les enfants en difficulté en général.La réussite de la scolarisation des enfants handicapés passera par une adaptation du système éducatif aux enfants et PAS L'INVERSE.La question de la performance des enfants handicapés est une fausse question. C'est la question de la performance du système éducatif qu'il faut poser.Des articles comme celui ci peuvent avoir un effet pervers : donner du grain à moudre à ceux qui veulent renvoyer les déficients intellectuels en etablissement.
Elisa - forcing non - stimuler OUI ? | | 04-06-2008 21:47:50
Je pense au contraire qu il faut être très exigeant envers les apprentissages scolaires pour l enfant trisomique mais en respectant son rythme d
Anonyme - I HAVE A DREAM (j'ai un rêve) ? | | 04-06-2008 14:10:13
Nous voulons pour nos enfants
Une école ouverte, un climat affectif chaleureux, un regard positif sur les potentialités de chacun, des relations harmonieuses, une collaboration efficace entre tous les partenaires (enfants, parents ou substituts, équipe éducative)

Une pédagogie de la réussite, fonctionnelle, différenciée qui vise le développement global optimal de l'enfant, acteur de ses apprentissages.

Une ouverture sur le monde et une intégration progressive à la vie éducative, sociale, économique et culturelle de l'environnement.

Je fais ce rêve aujourd'hui !
creach ? | | 03-06-2008 19:27:23
Mon fils trisomique de 14 ans est allé en Clis, il est actuellement en 2ème année d'UPi, les 2 derniers bulletins trimestriels lui on valu les félicitations du conseil de classe.
Il est fais du sport (judo, poney). et jusqu'à preuve du contraire, il est très bien dans ses "baskets", curieux, heuruex de connaître plein de choses.
Je me permets de dire que je suis très étonnée d'entendre les propos de Mme Céleste, membre de trisomie21 France depuis de nombreuses années, association pronant l'intégration...
florence - c'est vrai! ? | | 10-03-2008 10:55:51
cet article est plein de bon sens mais nous parents avons du mal à ne pas vouloir que nos enfants soient comme les autres et avec les mêmes chances; qu'ils ne vivent pas cachés ou parqués entre handicapés mais intégrés au sein de notre société. certains y arrivent, alors pourquoi pas notre enfant?
mais, et c'est tout aussi vrai qu'il faut savoir les écouter, entendre leurs refus et accepter d'aller à leur rythme: tout cela nous l'apprenons au fur et à mesure avec eux et nous faisons de notre mieux.
benoit ? | | 28-02-2008 10:15:00
il n'y a pas de régles en la matière c' est l' accompagnement au quotidien de l'enfant ou re l'adolescent par des professionels qui permet de veiller aux interets de ceux -ci en réevaluant sans cesse leurs besoins en partenariatavec les parents ey les lieux d' intégration il ne s'agit pas de dire qu' ils auront le meme parcours que les autres sinon ce serait les remettre injustement en echec!
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