Un aristocrate tétraplégique (François Cluzet), un auxiliaire de vie originaire des banlieues (Omar Sy)?: le film fait un carton en salles?! Nous avons voulu savoir ce qu?en pensent Frédérick Strauss, critique de Télérama, Thibault, 24 ans,?infirme moteur cérébral et Muriel, la maman d?une jeune polyhandicapée.
Comment expliquez-vous le succès d?Intouchables??Frédérick Strauss, scénariste et critique de cinéma pour Télérama.?«?Ce film montre qu'on peut être handicapé dans son corps, mais aussi, avec un corps qui fonctionne bien, se sentir handicapé dans sa vie, dans la société. Le message du film est très généreux, très positiviste et peut toucher tout le monde. Il fait de la condition de handicapé physique une clé pour comprendre la condition humaine en général. C'était déjà ce que proposait le film Le Scaphandre et le papillon, mais avec une résonance plus poétique et philosophique. Intouchables veut raconter comment on s'en sort, comment on retrouve une légèreté qui nous manque, comment on surmonte la lourdeur d'un handicap, quel qu'il soit?».
Intouchables est-il proche de ce que vous vivez??Thibault Pieyre de Mandiargues, 24 ans, infirme moteur cérébral
«?J?ai adoré ce film, même s?il ne correspond pas vraiment à ma réalité. Notamment parce que les auxiliaires changent trop souvent, ce qui ne laisse pas le temps de faire connaissance. C?est un peu dommage, parce que j?aimerais bien, moi, pouvoir développer une si belle complicité. Même si cela ne ressemble pas tout à fait à ce que je vis, le film aborde de manière juste et émouvante certaines choses du quotidien comme la toilette, le coucher, etc. Et puis, j?ai surtout rigolé du début à la fin. Ce film m?a fait du bien, et m?a redonné confiance en moi. »
Comment a régi votre entourage à la sortie du film??
Muriel Champenois, maman de Maëlle, 26 ans, polyhandicapée
« Des amis ayant vu le film ont encore l?air de s?étonner qu?on puisse être heureux en étant handicapé, ou avec un enfant lourdement handicapé. Et pour les gens qui ne nous connaissent pas du tout, ma fille est encore trop souvent réduite à l?état de «?pauvre?petite?» touchée par le handicap. Moi, je ne vois pas les choses comme ça. Elle sourit beaucoup, et semble tout à fait heureuse. Et dans ces moments-là, je le suis aussi.?Je me dis qu?un film comme celui-là peut aider à faire évoluer le regard porté sur nos enfants.»
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