Serge Hefez : accepter l?imperfectibilité |
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19-04-2013 |
Serge Hefez, auteur de nombreux ouvrages grand public, dont Quand la famille s?emmêle, est un expert des relations familiales. Pour Déclic, il s?exprime sur les liens entre les parents et leurs enfants au sein des familles d?aujourd?hui, cette fois sous l?angle du handicap.
Déclic- Les familles modernes accueillent-elles différemment un enfant handicapé que celles de nos grands-parents ?
Je ne crois pas. Il y a d?abord un choc. Nous avons tous en tête une image idéalisée de notre famille. Ces idéaux sont importants, ils nous portent. Notre travail d?êtres humains consiste à les remanier et à accepter l?imperfectibilité, le fait que rien ne se déroule tout à fait comme on l?a imaginé. Tous les enfants nous exposent à ce travail. On projette le meilleur pour eux, et il y a toujours un certain niveau de déception. Ils ne sont pas parfaits, et heureusement pour eux ! Passé l?annonce du handicap, il faut composer avec cette nouvelle réalité. La famille se recentre sur des valeurs moins égocentriques que la quête de jouissance et de plaisir. Les parents redéfinissent le bonheur. Il n?est pas dans les apparences, il n?est pas consumériste. Le bonheur peut être aussi d?aller le plus loin possible avec l?autre, et davantage encore s?il est différent, souffrant ou handicapé. De ce fait, les parents accueillent plutôt tout aussi bien cet enfant qu?autrefois, et peut-être même mieux. Mais c?est au prix de ce bouleversement. Les enfants porteurs d?un handicap sont tout autant porteurs d?amour, de sollicitude et de projets que les autres. Mais c?est une autre aventure.
Retrouvez la suite du «?Grand entretien?» dans Déclic n°153 (mai-juin 2013)
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