Ne renoncer à rien pour son enfant, qu?il ait ou non un chromosome surnuméraire ? Aujourd?hui, c?est possible grâce à une série de progrès, parfois minuscules, parfois spectaculaires. Les jeunes trisomiques sont en meilleure santé, bien dans leur corps, mieux entraînés à communiquer avec leur entourage, et ça change beaucoup de choses !
Un progrès pour le bien-être
Les enfants atteints d?un handicap mental n?ont aujourd?hui pas plus de caries que les autres. En partie parce que les soins quotidiens dès les premières années rendent les enfants moins résistants à ouvrir la bouche une fois devenus grands.
Zoom sur l?hygiène dentaire avec les conseils de Læticia Marin, chirurgien-dentiste au CHU Rennes.
« Il faut brosser les dents du tout-petit, avec un peu de dentifrice, même si l?enfant a tendance à l?avaler. En complément, un bain de bouche antiseptique de type Listerine, à base d?huiles essentielles, ne perturbe pas la flore buccale et peut être utilisé tous les jours. Le nettoyage de la bouche par un jet dentaire hydropulseur peut être aussi intéressant et sera moins invasif que le fil dentaire. Enfin, un détartrage tous les trois mois permettra de limiter également l?apparition de maladies parodontales. »
Un progrès en rééducation
La dyspraxie verbale est une difficulté à organiser les mots dans sa tête et à commander la motricité buccale, elle touche 10 à 15 % des enfants trisomiques. Gros progrès?: on sait aujourd?hui que ce trouble n?est pas une simple conséquence de la déficience mentale et qu?il est possible de le rééduquer.
Zoom sur la dyspraxie verbale avec Gaetan Lesca, medecin généticien au CHU de Lyon
«?On sait aujourd?hui que la dyspraxie est présente potentiellement dans nombre de pathologies (trisomie 21 mais aussi X fragile, galactosémie, syndrome de Joubert?
). En effectuant des recherches sur les gènes responsables et les mécanismes en cause, on sera sans doute en capacité de les rééduquer de mieux en mieux.?»
Un progrès en pédagogie
Les innovations technologiques de la dernière décennie sont plutôt favorables aux jeunes avec une déficience mentale. Les tablettes, en particulier, sont devenues un vrai outil d?apprentissage. Vive le numérique?!
Zoom sur l?assistance numérique avec l?éclairage de Charles Consel, chercheur à l?Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria)
« Au sein de mon équipe de recherche, nous avons développé une plate-forme d?assistance numérique destinée aux personnes souffrant de déficiences cognitives. Nous prévoyons de moduler cette plate-forme pour en étendre le périmètre d?utilisation aux personnes atteintes de déficiences mentales. Avec des applications spécifiques, comme le guidage (aide à la réalisation de tâches) ou la préparation aux déplacements (perturbation des transports publics, météo?
).
Les autres innovations sélectionnées par la rédaction dans un dossier de 8 pages à lire dans Déclic n°158 (mars-avril)
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