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Comment bien respirer chez soi ?

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Dans un logement, les sources de pollution ne manquent pas. Et menacent directement les voies respiratoires des plus fragiles. Nos conseils pour retrouver un air sain et éviter la pollution intérieure.

On ne le sait pas toujours, mais du fait de son confinement, un logement est en moyenne cinq à dix fois plus pollué que l’extérieur – à moins d’habiter dans une grande ville, auquel cas une plus grande salubrité des lieux passe avant tout par un bon système de ventilation qui filtre l’air du dehors. Les habitants, et plus particulièrement ceux souffrant de difficultés respiratoires, sont ainsi soumis à quantité de sources d’irritations qu’il est important de bien connaître pour les éviter – les plus connues étant les composés organiques volatils (COV) comme le formaldéhyde, polluant entrant dans la composition des produits en bois, des colles et des vernis.

Aérer la maison

C’est le premier geste à adopter et le plus essentiel – si, encore une fois, l’environnement extérieur n’est pas pollué : renouveler l’air intérieur tous les jours, été comme hiver. Ouvrir vos fenêtres deux fois 15 minutes est une bonne moyenne. Car si les bâtiments sont aujourd’hui mieux isolés, offrant de meilleures performances énergétiques, ils s’en trouvent par conséquent moins bien ventilés. Dans la chambre, une bonne aération des pièces permet d’évacuer le dioxyde de carbone et de lutter contre les acariens qui se développent dans le lit. Dans les pièces humides (cuisine, salle de bains), elle éliminera les pics de vapeur d’eau et donc la condensation, responsable de moisissures dont l’impact sur les voies respiratoires est majeur.

Dépoussiérer le système de ventilation et vos appareils

Si vous possédez un système de ventilation, n’oubliez pas de nettoyer les entrées d’air à l’eau et au savon, au risque de voir la poussière revenir en suspension. Côté appareillage, munissez-vous d’un aspirateur avec filtre HEPA, qui retient poussière et allergènes. Mieux encore : faites installer une aspiration centralisée, à la fois plus hygiénique et plus pratique.

 

Choisir les bons revêtements intérieurs

De manière générale, sachez que le carrelage est le revêtement qui émet le moins de composés organiques volatils et que la moquette, où se répartissent joyeusement les acariens, doit être évitée dans les chambres. Soyez ensuite attentifs au type de produit que vous utilisez sur vos revêtements intérieurs : si vous souhaitez donner un coup de neuf au salon, préférez par exemple une peinture à l’eau (en phase aqueuse) plutôt qu’une peinture à l’huile (en phase solvant), dont la toxicité est plus grande. Et prenez garde : « Ce n’est pas parce que c’est naturel que c’est sain », avertit Claire-Sophie Coeudevez, experte en qualité de l’air intérieur et directrice associée de la société Medieco, spécialisée dans l’ingénierie de santé dans le bâtiment. Ainsi, bien que l’huile paraisse plus naturelle pour le soin d’un sol en tomettes ou d’un parquet en bois brut, elle posera davantage de problèmes en raison de ses composants volatils. Mieux vaut dans ce cas opter pour un vernis en polyuréthane.

Choisir les bons meubles sans formaldéhyde

Fuyez, si possible, les agglomérés dont les panneaux de bois sont bourrés de formaldéhyde, ainsi que les meubles et moquettes, qui utilisent des colles contenant des COV et peuvent donc être très irritants. Et si, pas de chance, vous avez commandé un meuble en kit avant de lire cet article, laissez le quelque temps dans une pièce à part avant de l’installer à sa place définitive, le temps que les COV se dispersent. Même chose pour une pièce repeinte, qu’il vaut mieux ne pas occuper les trois jours suivant le coup de pinceau.

Privilégier les nettoyants naturels

Contrairement à ce que l’on dit souvent, « le propre n’a pas d’odeur », rappelle Claire-Sophie Coeudevez. Privilégiez donc les produits inodores, car les parfums sont aussi des irritants et l’industrie a tendance à faire dans le surdosage. Question quantité, ayez la main légère… et oubliez un peu l’eau de Javel et les produits chlorés : toutes les bactéries ne sont pas méchantes et des nettoyants naturels (vinaigre blanc, savon noir, savon de Marseille, etc.) suffisent en général largement. En plus, ils sont bon marché.

Laisser tomber les parfums d’interieur

Tout au moins le papier d’Arménie. Comme tous les produits d’ambiance – bougies parfumées, encens, brûleurs d’huiles essentielles – ce sont des sources de combustion qui émettent des particules fines polluantes. Alors limitez-les et, lorsque vous vous en servez, n’oubliez pas d’aérer la pièce ensuite. Désodorisants et sprays divers sont tout autant déconseillés.

Se fier aux labels écologiques ?

De nombreux écolabels viennent guider le consommateur dans sa quête des produits les moins polluants. Mais leur multiplication sème la confusion et tous ne sont pas fiables – évitez notamment ceux mis en place par les fabricants. Voici toutefois quelques incontournables sur lesquels vous appuyer.

L’étiquette Énergie Label A+

Depuis septembre 2013, les produits de construction et de décoration sont soumis à un étiquetage indiquant le niveau d’émissions de composés organiques volatils (COV) dans l’air intérieur. Choisir exclusivement des produits de classe A+ (ceux à très faibles émissions) permet de limiter le nombre de polluants.

L’écolabel européen

Seul label reconnu dans toute l’Union européenne, il permet d’identifier les produits les plus respectueux de l’environnement tout au long de leur cycle de vie et atteste d’une faible teneur en COV et en substances dangereuses. La marque NF Environnement est son équivalent français, mais elle est globalement moins exigeante.

L’ange bleu

Ce label allemand est le plus ancien en matière de protection de l’environnement et ses critères sont particulièrement stricts. Il concerne les produits de décoration et de rangement comme les couches ou le papier toilette.

Le Nordic Swan ou Nordic écolabel

Le label officiel des pays nordiques, très fiable également (jouets, papier, produits d’entretien…). Délivré par une association allemande, le label Oeko-Tex garantit des textiles (tissus muraux, rideaux, tapis, matelas…) sans produits toxiques.

Nature & Progrès

Pour des produits sains et d’origine naturelle dans les cosmétiques, les produits d’entretien et l’alimentation.

 


Références

  • (1)
    Merci à Claire-Sophie Coeudevez, experte en qualité de l’air intérieur et directrice associée de la société Medieco, spécialisée dans l’ingénierie de santé dans le bâtiment.