Un jeune garçon diplômé et vraiment motivé ne trouve aucun employeur pour le prendre en alternance. Sa maman, elle, est en colère.
Je suis en colère, parce que je ne comprends pas le décalage entre les belles promesses d?insertion des jeunes handicapés dans notre société et la réalité. Mon fils de 20 ans est infirme moteur cérébral, tétraplégique avec des difficultés d'articulation. Il a bénéficié d'un AVS 35 heures par semaine durant toute sa scolarité, jusqu?en première année de BTS. Aujourd?hui, il aimerait entamer une formation en alternance, et c?est maintenant que ça se complique. Après avoir visité trois centres de formation, nous en avons trouvé un accessible en fauteuil et qui lui propose une formation sur trois ans. Problème : mon fils n?a pas trouvé d?entreprise. Eh oui, son fauteuil et la lourdeur de son handicap font peur aux employeurs !
Pourtant, l?auxiliaire de vie pourrait être demandée en partie à l?Agefiph s?il trouvait un contrat d?apprentissage. Il a trouvé une association le prenant comme stagiaire de la formation professionnelle. Pour être éligible aux aides de l?Agefiph, il a fallu, cette fois, qu?il s?inscrive à Pôle emploi comme demandeur d?emploi. J?ai monté en parallèle un dossier de PCH? pour l?aide humaine, mais la MDPH? m?a répondu que cette allocation ne financerait pas l?auxiliaire de vie au travail. Notre demande « n?entre pas dans les cases ». Finalement, Cap emploi vient de nous demander de reporter le tout en septembre 2013 et de trouver d?ici là une entreprise. Retour à la case départ. Je me demande comment faire pour que les interlocuteurs travaillent de concert, car entre MDPH, Cap emploi, Agefiph?
Vincent n?y croit plus. Il me dit qu?il va rester à la maison et ne plus embêter personne. Je suis en colère. Triste, aussi, de voir mon enfant souffrir devant tant de portes fermées.
Yannick, maman de Vincent
Je rêve d?un ciel bleu
Déclic n°143 septembre-octobre 2011
Je suis une maman infirme motrice cérébrale, je travaille à mi-temps et j?ai deux enfants merveilleux. Seulement, le ciel est gris. Mon fils de 8 ans est autiste et il est scolarisé en CLIS. J?ai également une fille de 3 ans et demi, atteinte elle aussi de TED ; son surnom est Hope, cela veut dire « espoir ». Comme pour beaucoup de parents, l?annonce du handicap a été une épreuve dont nous ne nous sommes pas relevés. Le corps médical s?occupe de l?état psychologique des enfants, mais en oublie les parents. Aucune aide, même momentanée, pour surmonter l?épreuve. Pourquoi ? Manque d?effectifs et de temps, oui, très certainement. Mon mari perd pied et n?assume plus rien, lui qui avait déjà du mal à comprendre son fils. Je suis en instance de divorce, mais je reste forte. Mes enfants sont le souffle de ma vie. Je souhaiterais échanger avec des parents présentant un handicap et ayant des enfants différents.
Catherine A.
Le casse-tête des AVS
Déclic n°141-mai-juin 2011
Ma fille Nayla, 8 ans, est infirme motrice cérébrale et scolarisée depuis trois ans dans une école privée. Tous les ans, au printemps, la lutte commence pour s?assurer d?avoir une auxiliaire de vie scolaire à la rentrée suivante. L?année dernière, elle avait une AVS que l?école n?a pas pu garder cette année. Et en février, sans préavis, on nous a annoncé que le contrat de six mois de notre nouvelle AVS ne serait pas renouvelé, car elle n?était pas au RSA. Nous avons finalement réussi à la faire réintégrer. Après l?accord de la MDPH pour vingt-quatre heures par semaine jusqu?en 2013, celui de l?inspection académique, voilà maintenant qu?il faut se faire entendre d?une autre administration : le Pôle emploi, dirigé par la préfecture ! Pas simple d?expliquer à Nayla pourquoi elle ne va pas à l?école dans ces cas-là. Finalement, c?est un peu comme si une maman amenait son enfant à l?école un matin et qu?on lui disait : « Non, madame, désolé, votre enfant n?a plus le droit de bénéficier de la maîtresse à partir d?aujourd?hui. » Nous ne sommes pas un cas isolé, nous le savons (écoles publiques ou privées). Si vous souhaitez participer sur Facebook, adhérez à notre groupe : « La cauchemardesque histoire du manque d?auxiliaires de vie scolaire ».
Anne-Gaëlle
Elle m?épate chaque jourDéclic n°139- janvier-février 2011
Je suis la maman d?une superbe petite fille, Annabelle, qui est infirme motrice cérébrale (grande prématurité). Elle a 4 ans et ne marche toujours pas seule. Elle se déplace avec son déambulateur. Par contre, elle m?épate chaque jour par son intelligence?: elle parle comme une enfant de 8 ans et elle est très en avance par rapport à son age. ? sa naissance, on m?a dit qu?elle serait un « légume » plus tard. Je voulais simplement dire à tous ceux dont les enfants sont jeunes de ne pas baisser les bras en cas de mauvaise nouvelle. Ne vous laissez pas abattre et relevez la tête pour aider votre enfant. J?avoue que ma vie n?est pas toujours facile, ma fille a besoin d?aide dans tous les actes du quotidien, mais je l?aime et c?est pour cela que je le fais. Courage à tous les parents qui vivent des situations similaires.
Sylvie B.
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