Célia Della Tommasa est éducatrice à domicile depuis deux ans. Elle accompagne des enfants et des adultes en situation de handicap pour les aider à développer la communication, la gestion des émotions, l’autonomie. Nous la suivons aujourd’hui chez Mathilde, 16 ans, porteuse du syndrome FOXP1.
En attendant la séance chez Mathilde, je déjeune avec Célia, nous parlons de ses interventions, de son parcours. Elle a un diplôme d’éducatrice spécialisée et se forme à différentes méthodes d’accompagnement, comme « Autisme et stratégies éducatives » qu’elle a suivi chez EDI formations (http://ediformation.fr), PECS, la langue des signes. Elle attend justement la réponse d’une maman dont l’enfant s’exprime avec ce mode de communication. L’éducatrice spécialisée espère qu’elle sera positive. « J’adore la langue des signes, je continue à me former et j’espère avoir d’autres prises en charge nécessitant de l’employer ».
De l’EMPro à la maison
Sur le chemin vers le domicile de Mathilde, 16 ans, atteinte du syndrome FOXP1, nous apercevons le taxi de la jeune fille. Elle revient tout juste de l’EMPro quand nous poussons la porte de chez elle. Laurence, sa maman nous accueille avec un large sourire avant de se remettre aux fourneaux pour préparer le dîner de ses invités du soir. « Allez-y, vous connaissez le chemin ! » nous dit-elle. Célia a l’habitude de s’installer sur le tapis de la chambre de Mathilde.
Diction, motricité…
Le syndrome de Mathilde entraîne un retard intellectuel associé à de la dyspraxie. La jeune fille semble fatiguée par sa longue journée et peu encline à travailler avec Célia. Le mélange de douceur et de fermeté de l’éducatrice opère rapidement. Mathilde s’assoit sur le tapis et répète les questions et phrases que prononce l’éducatrice. Objectif : travailler la compréhension et la diction. Elle lui proposera de reproduire des formes sur des cartons en mousse pour travailler la symétrie, de fermer des boutons et des fermetures éclair sur un « serpent de motricité » que Célia a fait réaliser par une couturière.
En complément de l’établissement
La séance s’achève et nous discutons un moment avec la maman de Mathilde. Ses frères et sœurs ne sont pas loin. Il y a Constantin, atteint du même syndrome, en situation de polyhandicap et Marguerite. « Mathilde avait besoin d’exercices supplémentaires de façon individuelle, explique sa maman. En groupe, elle a tendance à faire le clown. J’avais besoin d’un soutien complémentaire à ce que propose l’établissement spécialisé et le cadre à la fois détendu, mais rigoureux proposé par Célia m’a convaincue. Elle me donne un bilan deux fois par an, ce qui permets d’infléchir les axes de ses interventions suivant l’évolution des besoins de Mathilde. Un document que je transmets aussi aux pros de l’établissement. Ça change des simples cases cochées dans les documents habituels et ça fait du bien ! »
Célia Della Tomasa a créé sa société, Accompagn’moi, www.accompagnmoi.com et intervient uniquement sur Paris et en région parisienne.
En région, d’autres éducateurs en libéral proposent des services similaires :
- Société PaZaPas (Haute Garonne), pazapas.net
- Caroline Alquier, éducatrice spécialisée en Midi Pyrénées, http://educatricehandicap.fr/
- SOS éduc, près de Tours et dans plusieurs régions, sos-educ.com
- Une éducatrice chez moi (Franche Comté et Jura), uneeducatricechezmoi.fr
Avant de faire appel à un éducateur à domicile, assurez-vous qu’il dispose d’un diplôme d’État et demandez-lui un test sur quelques séances avant de vous engager. Le meilleur moyen de trouver un professionnel de confiance : le bouche à oreille auprès d’autres parents ou professionnels d’associations ou d’établissements.
-Comptez de 30 à 50 euros de l’heure en moyenne pour l’intervention d’un éducateur à domicile. Question prise en charge, certaines MDPH acceptent de financer une partie des séances sur le complément d’AEEH ou avec la PCH sur présentation des factures.
Isabelle Malo