Thérèse est la maman d?Anthonin, autiste : «?le jour de sa naissance, dans la salle d?accouchement, j?avais déjà l?intuition que quelque chose ne tournait pas rond. Antonin était très gros et les médecins avaient découvert un hématome sur son front.
Mon pressentiment persistait, s?intensifiait. Je me suis mise à hurler, puis à lancer une batterie de questions. Du point de vue de l?équipe de soins ? Rien d?alarmant. «?C?est votre troisième grossesse, me disait-on. Vous avez l?habitude, cessez donc de crier!?». Cinq jours plus tard, un autre symptôme m?a mis la puce à l?oreille: une crise de spasmes. Mais, là encore, le service de néonatalogie ne semblait pas paniqué. Selon les infirmières, un nouveau-né sur cinq traverse «?cette banale épreuve?». Le mot «?handicap?» n?est sorti que bien plus tard, et de manière très maladroite. Un médecin m?a simplement envoyé à la figure: «?Votre fils est roux, il a les yeux bleus et il est handicapé.?» J?ai mis du temps avant de comprendre et de digérer cette drôle d?annonce. Au final, c?est seulement en voyant des enfants différents à l?hôpital Saint-Vincent-de-Paul, où se trouve mon fils, que j?ai compris qu?Antonin, autiste, ne sera jamais comme les autres.
Un diagnostic, mais à quoi bon??
Laurence est la maman de Christophe et Patrick, atteints d?autismeLe jour où nous avons appris l?autisme de deux de nos enfants, Christophe et Patrick, ça a été un vrai soulagement. Nous suspections depuis longtemps un comportement anormal. Christophe, par exemple, se tendait en arc de cercle quand il prenait le biberon, et aussi lorsque je le consolais. Mais le corps médical ne souhaitait pas nous dire ce dont il s?agissait. Un des médecins consultés nous a même affirmé qu?il ne voyait pas la nécessité de diagnostiquer nos enfants! Le bilan de santé aurait pu être effectué avant leurs 18 mois. Mais, à chaque fois que nous le réclamions, nous étions perçus au mieux comme des parents trop fusionnels, au pire comme des «?enquiquineurs?». Un jour, j?ai demandé au médecin s?il estimait que j?étais coupable, si j?avais fait une erreur. Je me souviens encore de sa réponse: «?Qu?en pensez-vous??» Alors que je n?attendais qu?une chose, être rassurée. Ces séances m?ont donné plus de culpabilité que je n?aurais dû en avoir. Je suis sûre, aujourd?hui, d?avoir fait ce qu?il fallait, et de la même manière pour mes trois enfants. Les professionnels sont mal formés sur la question de l?autisme.
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