Transports : obstacles et galères : des parents témoignent |
28-11-2009 | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Prise en charge des frais, organisation du transport scolaire, prise en compte des situations individuelles?
Quel que soit le handicap de leur enfant, les parents sont tous confrontés à cette problématique. Comment éviter de se transformer en chauffeur de taxi sans pour autant que le budget transport n?explose?!? Les réponses de trois mamans?: Delphine, maman de Benoît, 12 ans, porteur de trisomie 21 , Karine Giraud, maman de Clara, 8 ans ½, multidys et Annabella, maman de Caroline, 12 ans ½, et Jérémie, 10 ans ½, tous deux collégiens et porteurs d?une ataxie de Friedreich. «?Une galère pour se faire rembourser?» «?Une galère pour se faire rembourser?»«?Nous habitons dans la région lilloise et depuis qu?il a 7 ans, Benoît fréquente une école spécialisée en Belgique(1), de l?autre côté de la frontière, à 25 minutes de chez nous?Grâce à la notification de la MDPH qui a donné son accord pour cette orientation, nous pouvons demander un remboursement des frais de transport vers l?établissement belge à la Caisse primaire d?assurance maladie?», explique Delphine Leblanc, maman de Benoît, 12 ans, porteur de trisomie 21. «?Chaque mois pourtant, c?est la galère. Je paye en début de mois le chauffeur de taxi (près de 1000 ? mensuels), mais? la Sécurité sociale ne me rembourse qu?avec plusieurs semaines de retard. Quand j?appelle la caisse d?assurance maladie, j?ai droit à toutes sortes de réponses?: mon dossier a été perdu?; le nombre de kilomètres est à recalculer ?alors que le trajet est toujours le même?!-?; la TVA n?est pas correctement prise en compte? A chaque fois, on me fait bien sentir que nous coûtons cher à la Sécurité sociale. Pourtant la prise en charge de Benoît en Belgique est pour elle financièrement plus avantageuse que s?il était dans un IME de ce côté-ci de la frontière?! Compte tenu de ces difficultés, je n?essaie pas de me faire rembourser mes autres trajets quand j?accompagne mon fils chez l?orthophoniste à Lille. Je sais que je pourrais y avoir droit, mais les démarches administratives sont trop lourdes.?» (1) Près de 3?000 enfants handicapés français, venant en majorité du Nord-Pas-de-Calais, mais aussi d?Ile-de-France, sont accueillis dans l?enseignement spécialisé wallon en Belgique. Dans le cadre de conventions avec la Sécurité sociale, les frais de transports, que les trajets soient assurés par les parents ou par un taxi, peuvent être remboursés. A condition de faire preuve de ténacité? Le magazine Déclic n°132 (novembre-décembre 2009) consacre son dossier aux transports des enfants et jeunes adultes handicapés. Vous y retrouverez?: ? Rendez-vous sur les forums de Déclic pour participer aux fils de discussion de parents confrontés à des problèmes de transport de leur enfant, adolescent ou jeune adulte handicapé. Quand les parents se transforment en chauffeurs de taxi«?Ma fille est multidys?: elle souffre de dyspraxie, dyslexie, dysorthographie, dyscalculie et de troubles de la mémoire et de l?attention. Elle a donc besoin à la fois de séances d?ergothérapie, de psychomotricité, d?orthophonie et d?orthoptie? Depuis l?âge de 3 ans, elle est suivie dans un CMP (centre médico-psychologique)?», témoigne Karine Giraud, maman de Clara, 8 ans ½. «?J?étais au début une jeune maman innocente, on ne m?a jamais parlé de possibilité de prise en charge des transports et j?ai demandé à mon employeur de travailler à 60 % pour pouvoir accompagner ma fille à toutes ces séances de rééducation. Quand au début de l?année 2009, l?orthophoniste nous a recommandé une deuxième séance hebdomadaire pour la prise en charge de la dyslexie de Clara, l?emploi du temps est devenu un vrai casse-tête?! C?est à ce moment-là que j?ai appris que ma fille pouvait être accompagnée par un taxi et les frais être pris en charge par la Sécurité sociale. Malheureusement, le chauffeur de taxi que nous avions trouvé nous a lâchés dès la première semaine, car ce n?était pas assez rentable pour lui?: le trajet lui-même était trop court (10 minutes) et la Sécurité sociale ne prend pas en charge le temps d?attente pendant la séance (30 minutes). Finalement c?est mon mari qui a négocié une coupure dans sa journée de travail pour pouvoir accompagner Clara chez l?orthophoniste. La solution idéale serait de faire appel à une auxiliaire de vie qui assurerait les transports de notre fille, mais le coût est élevé et nous ne savons pas s?il peut être pris en charge par le complément d?AEEH.?» Retrouvez notre dossier consacré aux transports des enfants et jeunes adultes handicapés dans le n°132 de Déclic (novembre-décembre 2009) «?Les horaires des taxis ne sont pas adaptés?»«?J?ai adressé une demande de transport au mois d?avril pour la rentrée de septembre. Je n?ai reçu la réponse que fin août, moins d?une semaine avant la rentrée. Ma demande était acceptée, mais j?ai appris que Caroline et Jérémie [tous deux collégiens et porteurs d?une ataxie de Friedreich seraient "ramassés" en même temps. Or, les enfants porteurs d?une ataxie de Friedreich sont très fatigables et les emplois du temps de l?un et de l?autre ne coïncident pas, explique leur maman Annabella Saraiva.?Pour le moment, comme seule Caroline est en fauteuil, le taxi est adapté à ses horaires. Jérémie, qui marche encore, monte dans le taxi quand cela colle avec son emploi du temps. Sinon, il se débrouille ou les mamans de copains passent le chercher. Cependant, l?ataxie de Friedreich étant une maladie évolutive, je sais qu?il aura besoin d?être accompagné pour aller et revenir du collège. Je trouve cela très injuste qu?on impose à nos enfants des heures de permanence. La vie quotidienne avec deux enfants handicapés est déjà assez compliquée comme ça?!?» Retrouvez notre dossier consacré aux transports des enfants et jeunes adultes handicapés dans le n°132 de Déclic (novembre-décembre 2009). ?
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