Équipés d’un bon ordinateur et d’un logiciel adapté, les jeunes à mobilité réduite deviennent des virtuoses musicaux sur ordinateur !
Quel est le principe ?
La musique assistée par ordinateur (MAO) a vu le jour dans les années soixante-dix. Depuis, elle n’a cessé d’évoluer. Le principe ? Jouer et créer sa musique par l’intermédiaire de l’ordinateur. Tout est faisable à mesure que l’on développe sa maîtrise des logiciels : construire des sons, les transformer, composer, monter et graver un disque, écrire ou retranscrire une partition, se faire accompagner par un orchestre virtuel…
Quelle que soit sa mobilité ?
S’il est toujours possible de s’amuser avec les sons et les rythmes sur un ordinateur quel que soit le type de handicap, la MAO reste peu accessible aux enfants qui souffrent d’une déficience mentale importante. En revanche, de nombreuses possibilités s’offrent aux jeunes à mobilité réduite, même lourdement paralysés au niveau des membres supérieurs. Des joysticks de plus en plus sensibles et capables d’analyser le moindre mouvement, des commandes par touche unique, des capteurs utilisables avec un doigt ou par un clignement d’œil, etc. permettent de composer et de jouer sur les nuances musicales, la vitesse d’exécution…
À partir de quel âge ?
Un enfant de 9 ou 10 ans peut être initié aux compétences de base de la musique par ordinateur. En grandissant, il utilisera progressivement l’immense palette des possibilités offertes par les nombreux logiciels de MAO.
Où s’initier ?
Les MJC, les services jeunesse des mairies, mais aussi les écoles, les institutions spécialisées (IEM, foyers…) et les associations proposent de plus en plus de formations à la MAO, notamment à un public d’adolescents. L’initiation en groupe est souvent nécessaire avant de se lancer tout seul à la maison.
Faut-il être déjà musicien ?
Les jeunes qui n’ont aucune notion musicale apprendront, dans un premier temps, à utiliser des banques de sons proposées par le logiciel ou téléchargées sur Internet. Ils s’entraîneront à reconnaître les instruments, les rythmes, les hauteurs de note ou les genres musicaux. Dans un deuxième temps, ils mixeront à partir de pistes existantes pour construire un morceau simple avec intro, break, fin. Plus familiers des logiciels, ils apprendront à marier ligne de basse, ligne de mélodie et ligne de chant, à changer les sonorités ou la vitesse de jeu pour personnaliser leurs compositions. De la cithare indienne au banjo, des effets de voix aux effets de réverbération, les possibilités sont infinies. Les jeunes peuvent aussi s’entraîner à chanter sur un accompagnement musical joué par l’ordinateur, s’enregistrer et même créer une musique sur un clip vidéo.
La MAO peut-elle accompagner un instrument ?
Tout est possible ! Seul chez soi, on peut jouer d’un instrument tout en se faisant accompagner d’une basse, d’un groupe virtuel ou d’un orchestre au grand complet qui obéit au doigt et à l’œil : celui-ci ira à la vitesse de son choix, reprendra de zéro dès que souhaité… Certains logiciels sont capables de réagir en temps réel à l’interprétation du musicien. Autre avantage pour un jeune à la dextérité limitée par le handicap moteur : l’ordinateur transforme à la demande une interprétation enregistrée, afin de pallier ses faiblesses. On peut ainsi accélérer la vitesse d’exécution, changer la hauteur des sons, insérer une note ou un timbre, modifier les sonorités…
Un lourd handicap physique n’empêchera pas la création d’une œuvre musicale. La MAO permet d’endosser de multiples casquettes : compositeur, arrangeur, interprète, ingénieur du son, monteur, etc. La maîtrise des logiciels peut transformer un ordinateur personnel en véritable « home studio ». Il est même possible de produire des maquettes avant un enregistrement dans un studio professionnel.
Quel budget ?
Pour pratiquer la MAO chez soi, mieux vaut disposer d’un ordinateur puissant (disque dur de 100 gigas, 1 giga de RAM) et récent, muni d’une carte son. Le marché compte aujourd’hui plus de logiciels pour PC que pour Mac.
Comptez 200 € pour un logiciel de base et de 700 € à plus de 1 000 € pour un matériel plus professionnel. Avant de vous lancer, testez les versions de démonstration, à télécharger gratuitement sur Internet. Si vous souhaitez un « home studio », préférez dans un premier temps un branchement sur votre chaîne hi-fi ou l’achat de petits modèles d’enceintes (environ 60 € la paire). Des enceintes de pro vous coûteront entre 300 € et 400 €.