Parce qu’un parc public doté d’une balançoire adaptée aux enfants handicapés, c’est beaucoup plus sympa, on vous dit comment la faire installer près de chez vous.
Votre projet d’aménagement d’une aire de jeux accessible
La première étape est de faire une demande auprès du maire ou de l’élu en charge du handicap. Pour aboutir, le projet d’aire de jeux accessible porté par des parents d’enfants handicapés habitant la commune sera soutenu par les élus, et si possible, une association de parents ou en lien avec le handicap. Il est important de donner des exemples de bonnes pratiques et des arguments en faveur du projet.
« La plupart du temps, et même s’ils n’y pensent pas forcément, les élus sont réceptifs », note Sandra Bouira, présidente de l’association Kemil et ses amis, à l’origine de plusieurs projets aboutis en Île de France. Sonia Allouani, présidente de l’association Marche avec Liam à l’initiative de plusieurs projets sur la ville d’Arras, ajoute :
« À terme, l’objectif est de faire en sorte que balançoires et jeux adaptés soient intégrés dans les projets de création ou de renouvellement de parcs pour enfants. »
Des aires de jeux accessibles à tous
Une fois le projet accepté par la mairie, il faut informer et parfois convaincre les riverains. Sandra Bouira raconte :
Certains parents ont cru qu’il s’agissait d’aménagements réservés excluant leurs enfants ! D’autres considéraient le projet comme un privilège accordé à certains parents, voire même un gaspillage d’argent public ! Il faut aller à leur rencontre pour partager et expliquer la démarche. Par exemple dans le cadre des comités de quartier.
Le projet de parc accessible prend du temps
Patience ! Faire installer une balançoire ou un tourniquet adapté peut prendre jusqu’à trois ans. Une fois le projet accepté politiquement, il faut qu’il soit inscrit au budget et voté, avant de mobiliser les différents services en charge des parcs et des jardins.
Quels financements pour un parc adapté ?
En moyenne il faut compter entre 10 000 et 15 000 € pour aménager une installation adaptée de type balançoire. Le coût comprend les revêtements au sol, les aménagements éventuels et la main d’œuvre. Généralement, le projet est pris en charge par la commune. Des cofinancements sont possibles via d’autres collectivités comme la Région, la CAF, voire comme à Trévou-Tréguignec en Bretagne, le soutien de la Fondation de France.
Proposer des aires de jeux mixtes
Il peut y avoir différents types d’aménagement d’une aire de jeux : balançoire adaptée seule, plateforme de jeux, barrière de transferts, inscriptions en braille, jardin éducatif…
L’idéal est de proposer des aires de jeux mixtes, avec des installations adaptées et ordinaires, afin de favoriser la mixité. Le logo symbolisant l’accessibilité doit être expliqué, pour dire que l’aménagement est évidemment accessible à tous, mais aussi pour éviter les dégradations.
Témoignage : les jeux adaptés s’adressent à tous
Sonia Allouani, présidente de l’association Marche avec Liam (ville d’Arras)
Quand ils pensent accessibilité, les élus en charge du handicap pensent d’abord aux adultes, mais pas forcément aux jeux pour enfants. Pour faire aboutir un projet, il faut convaincre les élus et se faire relayer par la presse locale. Une fois la démarche acceptée par la commune, les équipements doivent être validés par un ergothérapeute, par exemple par l’Institut d’éducation motrice. Ensuite, il est important de faire comprendre que les jeux s’adressent à tous, même s’il faut installer une signalisation adaptée et des explications claires pour les jeux adaptés. Une balançoire, ce n’est pas grand-chose, mais c’est beaucoup pour les familles d’enfants handicapés. Et ces installations sont un autre moyen de favoriser la mixité et le vivre-ensemble.
Julius Suzat