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Entre parents d?’enfants handicapés : parler de l?’annonce du handicap Version imprimable Suggérer par mail
06-05-2009
Déclic invite régulièrement ses abonnées à venir échanger autour des thématiques qui intéressent la famille et l?’entourage des enfants handicapés. Voici quelques extraits d?’une d?’entre elles. Cette rencontre orientée autour du sujet de l?’annonce du handicap interroge les parents sur leurs ressentis 5 ans, 10 ans, 15 ans, voire 20 ans après le jour où ils ont appris que leur enfant était handicapé?: «?pour vous, le handicap, c?’est une blessure à vif ou une cicatrice???».

Martine Pour moi, le paradoxe de l?’annonce du handicap de mon enfant, c?’est qu?’il n?’y en a pas eu. Ma fille a été hospitalisée d?’urgence à l?’âge de 1 mois pour une encéphalite, mais je n?’ai jamais eu d?’information médicale sur les séquelles possibles. Toute l?’équipe est restée évasive, et nous nous sommes retrouvés complètement démunis, dans une grande solitude. J?’ai l?’impression que c?’est plus difficile de ne pas savoir contre quoi on se bat.


Carole Qui aurait pu nous annoncer quelque chose? La maladie de notre fille n?’est pas connue. Il s?’agit probablement d?’un accident génétique. Et son handicap s?’est révélé petit à petit. Des difficultés de déglutition, puis des infections urinaires, puis une déshydratation et de l?’hypotonie, le tout entraînant de multiples hospitalisations.

Andrée ?€ la naissance de ma fille, on m?’a dit qu?’elle serait un peu hypotonique, mais qu?’il n?’y avait rien de grave. Je suis rentrée à la maison avec un bébé qui avait un petit air d?’Esquimau. Je sentais que quelque chose n?’allait pas. Au bout d?’un mois, quand on m?’a dit qu?’elle était mongolienne, j?’ai fait ouf! On pouvait y aller pour affronter la réalité. L?’incertitude était pire que tout.

Françoise J?’ai tout de suite vu qu?’il se passait quelque chose. J?’étais effondrée. Le pédiatre a dit qu?’il y avait une suspicion de trisomie, puis il a disparu derrière une plante verte.

Chantal Léo est né grand prématuré; les médecins ont laissé planer le doute: il sera peut-être normal, peut-être handicapé. Puis il y a eu une succession d?’annonces à chaque progrès qu?’il ne faisait pas.

Les mots qui pèsent

Carole «?Peut-être qu?’un jour, en passant la porte, votre fille présentera un signe qui nous fera penser à une maladie particulière?»: ces paroles décourageantes d?’un généticien me sont restées en mémoire.

Jacqueline Malgré les années et l?’attachement, l?’annonce du handicap reste une plaie ouverte, irrémédiable. La douleur est là, aujourd?’hui comme il y a trente-cinq ans quand on m?’a annoncé que mon fils était né sans visage. Je me suis dit immédiatement que je serais une mère d?’enfant handicapé jusqu?’au dernier jour de ma vie, et que lui aussi porterait son handicap jusqu?’à sa mort. C?’est proprement inhumain.

Yvon J?’ai découvert que mon fils souffrait d?’une psychose lorsqu?’il a eu 12?ans. Et il a fallu, pour cela, que je décachète une correspondance entre médecins de l?’hôpital de jour?…

Carole Les mots qui nous ont le plus manqué pour cicatriser? Que des médecins avouent enfin ?– «?Nous ne savons pas?» ?– pour qu?’on puisse entamer un dialogue sur le reste: les progrès de notre fille.

Jean-Claude Je peux parler de la façon dont mon propre handicap m?’a été annoncé. Trois jours après mon accident, à mon réveil du coma, ma mère s?’est penchée vers moi en me tenant la main et, dans un large sourire rempli de larmes, elle m?’a dit d?’une voix rassurante: «?Ne t?’inquiète pas, Jean-Claude, la chirurgie esthétique donne de bons résultats.?» J?’avais 20 ans. Elle s?’était habituée à avoir de beaux enfants en bonne santé. Ces mots si abrupts venant de ma mère sont encore là dans un coin de ma mémoire.

Les paroles qui sauvent

Martine Je me souviens du premier neurologue qui a répondu à nos questions, après un parcours de six mois. Il nous a dit: «?Vous n?’êtes pas seuls.?» Ces mots ont eu un impact colossal. Ensuite, avec des documents d?’imagerie médicale, il nous a permis de visualiser les lésions cérébrales de notre fille, et cela nous a beaucoup aidés.

Jean-?‰ric «?Il va falloir l?’aider. Vous êtes les seuls à pouvoir le faire?»: cette déclaration d?’un médecin nous a fait reprendre le dessus. Et puis, surtout, nous avons cicatrisé quand nous nous sommes dit que le polyhandicap était la faute à pas de chance et qu?’il fallait arrêter de chercher des causes.

Les participants

Martine est la maman d?’une petite fille polyhandicapée de 13 ans.
Carole est la maman d?’une petite fille de 8 ans dont la maladie n?’est pas connue.
Andrée a cinq enfants ; le second est une fille trisomique de 31 ans.
Françoise est maman d?’une petite fille trisomique de 2 ans et demi.
Chantal a trois enfants, dont un garçon de 9 ans atteint du syndrome de West.
Jacqueline a deux enfants, dont un garçon de 35 ans né avec une aplasie faciale.
Yvon a eu un grave accident.
Jean-Claude est le père d?’un jeune adulte psychotique.
Jean-?‰ric a trois enfants, dont un garçon polyhandicapé de 5 ans et demi.

Lire aussi le dossier : Annonce du handicap : et vous, comment vous l'avez vécue?






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MOSCHETTI Michèle - Paroles qui sauvent ! ? | 78.216.240.97 | 29-08-2012 15:25:50
Un psychiatre que je consultais à la naissance de notre fils porteur d'une anomalie chromosomique et à qui je demandais des explications :
" c'est comme si on avait greffé une branche de pêcher sur un abricotier ! le fruit est mal connu, mais c'est un fruit aussi merveilleux que la pêche ou l'abricot"
30 ans aprés ces paroles me font encore du bien
marcel - il arrive qu'une aide insigni ? | 90.54.55.83 | 12-07-2011 07:14:39
Après l'annonce faite "correctement" à mon sens,(notre fille est trisomique) une femme est venue nous rendre visite dans la chambre, elle travaillait à l'hôpital en pédiatrie et est aussi maman d'un garçon trisomique.
Elle s'est contentée de nous dire ceci :
Je fais parti d'une association de parents d'enfants trisomiques nous sommes là pour tenter de répondre à toutes vos questions mais dans un premier temps profitez de votre bébé car c'est encore un enfant comme les autres. Lorsque vous irez vers une association ce sera alors un enfant handicapé.
Ce qui est important c'est avant tout de savoir que nous ne sommes pas seuls, que des mains se tendent pour nous aider à nous relever.
Mais ce n'est que mon humble avis avec un recul de 18 ans.
[email protected] ? | 83.198.148.22 | 01-06-2010 20:15:03
J'avais 22 ans lorsque j'ai eu mon premier enfant. Manque de chance il est né à 6 mois de grossesse. 1,200 kgs a la naissance. Je me souviens que lorqu'il est né on m'a tendu un papier en disant "signez, signez" sans m'expliquer quoi que ce soit manque de temps et je le concois maintenant. Sauf que lui maintenant est IMC à 80% qu'il a maintenant 21 ans et qu'il ne supporte pas son handicap. Pourquoi ne pas avoir pris le temps de m'expliquer ? Meme vite fait ? On a vraiement l'impression de servir de cobaye au détriment de tout. J'en ai eu un deuxièmre 12 ans aprés, et me suis dit que ca ne se passerait plus de la meme facon. Un malheureux y en a assez. Je me plains, mais bon je sais trés bien que je ne suis pas la seul malheureusement....
klawczynski Viviane - l'annonce du handicap 23 ans ? | 82.125.27.49 | 12-05-2009 17:26:54
quand le professeur "neurologue" entouré de sa cour d'internes, a regardé le scanner, il nous a dit très froidement que notre fils avait fait une hémorragie cérébrale et qu'il n'avait plus que la moitié du cerveau, qu'il fallait envisager de le mettre dans une institution, une telle annonce est "inentendable"
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