L’endroit le plus adapté
Nous avons visité La Ferme du Monde dès notre arrivée. Il s’agit d’un parc avec près de 400 animaux. Les déplacements pour les personnes handicapées ou en fauteuil sont très faciles. Nous avons vu des buffles, des lapins, des moutons et Priscilia a beaucoup apprécié. La visite a duré 1 h 45, ce qui n’était pas trop long pour elle, qui est hyper fatigable et a tendance à décrocher facilement. Nous avons découvert à la fin, par hasard, qu’il s’agissait d’un Esat, ce qui explique peut-être que ce soit aussi bien pensé pour les handicapés.
L’instant le plus insolite
Le passage à la ludothèque de l’auberge des Voyajoueurs, le samedi après-midi, après le déjeuner. Nous y avons découvert un endroit pas banal, avec une grande salle de jeux de société mais aussi et surtout des jeux géants en extérieur. Nous avons ainsi pu tester des échasses, un jeu d’échecs, un mikado et un jeu de quilles géant. Beaucoup de travail sur la motricité et sur la concentration et Priscilia a été très réceptive.
Le moment le moins agréable
En fin d’après-midi, le samedi, pendant la visite d’un champ de menhirs. C’était une demande d’Herman (9 ans) et il aurait été dommage de passer à côté. Mais Priscilia trouvait cela trop long, elle était en colère et s’est roulée par terre. Le seul moment du séjour compliqué à gérer…
La meilleure surprise
Assurément la découverte de la chambre d’hôtes du pays de Brocéliande, les Néfliers. Un endroit que les propriétaires ont entièrement décoré de manière écolo, avec notamment des murs en chanvre. Très joli et original. Les repas aussi étaient remarquables : ils cuisinent et mangent bio. Nous avons goûté des plats avec des fleurs, du velouté de potirons et de la confiture maison. Les chambres étaient très confortables, spacieuses et silencieuses.
Le moment le plus surprenant
Le dimanche matin, lors de notre visite de la Porte des Secrets, qui proposait un parcours spectacle. Nous étions dans la pénombre, guidés de pièce en pièce par une voix off. Je craignais que l’obscurité ne convienne pas à Priscilia, qui souffre de troubles autistiques, surtout lorsqu’elle n’est pas rassurée. Il y avait aussi des effets spéciaux, avec un son et lumière et de faux elfes qui passent et touchent nos pieds. J’ai eu peur que Priscilia réagisse mal mais elle nous a agréablement surpris, très calme.
L’instant le plus ressourçant
La visite des jardins de Brocéliande, le dimanche après-midi. Au départ, Priscilia ne voulait pas trop participer. Elle a des troubles de la relation et a souvent l’habitude de rester collée à nous. Il y avait un labyrinthe et un parcours des sens où il fallait être pieds nus. Quand elle nous a vus nous amuser, elle s’est forcée à nous rejoindre, ça l’a poussée à ne pas rester en retrait. Je pense que toutes ces nouveautés entrevues durant le séjour l’ont stimulée.
L’instant le plus doux
Il y en a eu plein : tous ceux où nous n’avons pas eu à nous soucier d’où manger, quoi faire, où dormir. Quand on part, d’ordinaire, ce ne sont pas des vraies vacances, il y a toujours une vigilance vis-à vis de Priscilia. Là, on s’est un peu lâchés, toutes les activités étaient prévues, c’était très ludique, tourné autour de l’imaginaire et des sens, ce qui lui a beaucoup plu. En résumé, pour nous et la fratrie, des moments de partage et des temps conviviaux comme on a peu l’habitude d’en vivre. Propos recueillis par Vincent Huchon