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Verticalisation – Handicap : tout comprendre en dix questions

La méfiance peut provoquer des petites tensions entre parents et professionnels
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La verticalisation permet aux enfants qui ne marchent pas de se tenir debout. Quels sont les avantages et les limites de ce changement de position ?

1 – Pour qui ?

La verticalisation est proposée aux enfants n’ayant pas la capacité de se tenir debout tout seul. Pour les enfants atteints de paralysie cérébrale ou de polyhandicap, la station debout n’est pas très satisfaisante, car elle provoque souvent des contractions pathologiques à cause de la pesanteur. Il faut plutôt prévoir dans leur cas une posture de mise en charge érigée, assis-debout, à la manière d’un cavalier sur son cheval.

2 – Comment verticaliser ?

Les fauteuils verticalisateurs sont employés pour les enfants atteints de maladies neuromusculaires (myopathies, etc.). Pour les enfants atteints de paralysie cérébrale, ce sont plutôt des attelles de mise en charge qui sont proposées, moulées directement sur leur corps.

3 – Utile pour quoi ?

Même si aucune étude ne valide sa pratique, la verticalisation est invoquée pour ses bénéfices orthopédiques : elle place les articulations comme les hanches ou les genoux dans des positions plus conformes à la croissance de l’enfant, elle permet d’allonger les muscles et évite des rétractions musculaires. Elle améliore la respiration, la digestion et le transit urinaire. De plus, elle permet d’entretenir l’équilibre cardiovasculaire. Et, indéniablement, elle introduit du changement dans les positions, les mouvements et les activités, comme attraper des objets en hauteur, etc. Elle met à hauteur des autres, ce qui est bon pour les interactions sociales et le moral.

La verticalisation est proposée aux enfants n’ayant pas la capacité de se tenir debout tout seul
Photo © Istock

4 – Combien de temps ?

Une heure dans la journée ou, mieux, deux fois trente minutes, c’est bien. Plus si c’est possible, mais en prenant garde à la fatigue. Surtout, il faut le faire tous les jours, en évitant les interruptions.

5 – Est-ce que ça fait mal ?

Non, ça ne doit pas faire mal, mais au contraire détendre. Les changements de position et l’installation dans une attelle ne sont pas toujours évidents à effectuer, le kiné doit bien vous montrer les bons gestes. Pour les maladies neuromusculaires, la simple bascule d’assise permet de soulager des douleurs et certains appuis. De plus, verticalisation ou bascule d’assise demandent des motorisations différentes. Il faut donc choisir entre les deux, ou adopter le fauteuil mixte, comme le Levo Combi ou le Combi junior de Cree ou le P-Access ou le P-Advance de Power stand.

6 – Quelles sont les contre-indications ?

Si les déformations orthopédiques sont trop grandes, si la position érigée renforce les déformations ou entraîne des douleurs, la verticalisation n’est pas possible. Autre limite : lorsque le passage en position debout provoque des malaises (déconditionnement cardiovasculaire).

La verticalisation doit être proposée doit être proposée dès que le temps passé debout n’est plus suffisant
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7 – Est-elle bien acceptée ?

Quand elle ne crée pas d’inconfort, les enfants sont contents de sortir de leur siège moulé de temps en temps, de voir le monde d’une situation différente et d’interagir avec les autres à leur hauteur.

8 – À quel âge ?

Elle doit être proposée dès que le temps passé debout n’est plus suffisant, et avant l’installation de troubles orthopédiques. Évidemment, il est plus facile d’installer un petit enfant dans une attelle qu’un adolescent. Quand le poids de l’enfant et l’encombrement des appareillages deviennent trop compliqués à gérer, la verticalisation est de fait abandonnée. Pour les maladies neuromusculaires, elle est souvent introduite trop tard dans l’histoire du patient, qui en perd les bénéfices médicaux. Bonne nouvelle : les petits de 2 à 8 ans, qui n’avaient pas leur fauteuil verticalisateur, vont maintenant pouvoir se mettre debout. Le Skwirrel avec module de verticalisation Suricate est disponible chez TM Le Confort médical, à Reims, et remboursé par la Sécurité sociale. Le Mustang existe en version multi-position et attend sa certification pour la verticalisation. Il est distribué par DRK, à Trappes, et SHA Medical Concept, à Valence.

9 – Qui la prescrit ?

Le médecin de médecine physique et de réadaptation, l’orthopédiste, le pédiatre ou le neurologue pour la première prescription. Et le renouvellement peut être fait par tout médecin.

Les fauteuils verticalisateurs sont employés pour les enfants atteints de maladies neuromusculaires
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10 – Est-ce que ça vaut le coup d’investir ?

Le dossier de financement pour la MDPH est compliqué à monter pour obtenir un fauteuil roulant verticalisateur. De toute façon, il faut que l’enfant soit motivé et choisir le moyen le plus adapté à la situation, suivant vos besoins, les aides, etc. Mais, quand elle est possible, la verticalisation ne peut être que bénéfique.